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La main et le cerveau
Notre capacité d’apprentissage en tant qu’humain m’a toujours impressionnée. En fait, je me suis souvent dit ça en essayant de dessiner les animaux « en live » car au début, les formes sont toujours hyper simplistes (c’est à ce stade où il ne faut pas paniquer, rester humble, et persévérer car le résultat n’est pas encore très glorieux).
Les animaux bougent tout le temps, à peine commence t-on un tracé que ça y est, il n’est plus sous le bon angle et il faut vite entamer une nouvelle pose. A la fin, on a l’impression que cela ne rime à rien et que tout est bon à jeter tellement il y a d’ébauches sur toute la page. Mais c’est là où il faut s’accrocher justement car, de manière imperceptible, notre cerveau et notre main apprennent : la rapidité, les formes nouvelles, les perspectives… etc.
Plus on avance et plus on s’aperçoit que notre capacité d’observation s’accroit et que l’on est capable d’intégrer des détails.
Voici ici un exemple d’un jeune grizzli rencontré sur la plage d’un fjord à Haines, en Alaska (2019). Celui-ci ne se préoccupait que peu de son environnement car il était très occupé à retourner des rochers à la recherche de moules et de crabes. Heureusement pour mes amis et moi car nous avons pu l’observer ainsi pendant prés de 40 minutes.
Au début, dans l’excitation, les traits sont vraiment symboliques. Puis après 20 minutes, on devine de mieux en mieux les postures de l’ours.
Et à la fin, ça va vraiment mieux ! C’est de la concentration intense mais c’est chouette de sentir comment, à la fin, notre main et notre cerveau se sont « musclés » et semblent posséder un peu l’animal…