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Making-off du Styracosaure
Je vais vous dévoiler ici les étapes et problèmes rencontrés lors de la création de mon dessin appelé : « Le Styracosaure ». C’est un dessin de grande taille (110 cm x 70 cm) réalisé au crayon graphite.
À la base, je souhaitais m’essayer au challenge de redonner vie à un animal n’ayant plus d’existence de nos jours. Je voulais aborder également le sujet des dinosaures car ils ont toujours fait partie de mon imaginaire depuis toute petite. À la maison, nous avions beaucoup de livres sur le sujet et mon frère était (et reste toujours) un grand passionné de ces mastodontes. Les films suivants m’ont beaucoup marqués : « Le petit dinosaure et la Vallée des Merveilles » (Don Bluth, 1988), « Dinotopia » (James Gurney, 2002) ou bien encore l’évident « Jurassic Park » (Steven Spielberg, 1993). Bref, il fallait que je m’y essaie au moins une fois dans ma vie !
Problème : pas de photos disponibles, pas d’observation directe (même à l’affût) possible… Comment m’y prendre ?
Je possède à la maison une belle collection de figurines de dinosaures dont certains sont anatomiquement fidèles (ceux de la marque « Papo » sont supers).
J’ai jeté mon dévolu sur le Styracosaure que j’ai photographié sous le bon angle et qui m’a servi de modèle pour l’allure globale.
Une fois le tracé global réalisé m’ayant permis de respecter les proportions et l’emplacement des différents organes, un premier challenge s’est posé : comment rendre l’animal vivant ?
Dans un premier temps, il était nécessaire que le rendu des tissus (peau, écailles) soit crédible. Pour cela, il a fallu respecter l’aspect et la taille des écailles situées aux différents endroits car celles-ci varient sans arrêt. J’ai pour cela fait des recherches à partir de nos reptiles actuels notamment les crocodiles et alligators qui ont, par exemple, des écailles beaucoup plus grosses sur le cou.
Dans un second temps, on devait pouvoir deviner les masses des structures sous la peau (muscles, masses osseuses) pour un rendu crédible. La peau doit être relativement tendue et avec de moindres plis et souplesse dans le cas où il y a des plaques osseuses directement en dessous (sur une partie de la grande collerette cervicale par exemple). Inversement, au niveau des fosses nasales, de l’orbite oculaire, de la commissure de la mâchoire ou bien du cou, le tissu est mou, avec ou sans muscle en dessous, et doit pouvoir s’articuler. Cette souplesse doit pouvoir apparaître dans le résultat final.
Le deuxième challenge était sur le rendu de valeurs de l’ombre et de la lumière. N’utilisant qu’un simple crayon de papier, il fallait maitriser toute la gamme des nuances subtiles des demi-teintes. Le plus dur aura été de résoudre le casse‑tête que tout artiste qui travaille en mono‑teinte rencontre : rendre crédible les parties de couleurs sombres à la lumière et les parties de couleurs claires dans l’ombre sans brouiller la compréhension générale. Pour cela , il a fallu réajuster sans cesse les valeurs entre elles au fur et à mesure en évitant de gommer le plus possible car cela enlève beaucoup de spontanéité au dessin.
Le nombre d’écailles à traiter était aussi un vrai marathon sur la capacité de résistance à la patience.
Mais au final, ce grand dessin rend vraiment bien et je l’aime beaucoup !